vendredi 28 janvier 2011


par Julius Amédée LAOU
Les images sont crues, trop crues, elles sont fortes, trop fortes. La petite fille Lola si fragile nous ouvre des portes sur des parcours de vie effrayants, des vécus que nous côtoyons tous, tous les jours, mais que nous nous refusons de voir. Ces trajectoires de vie qui sont là, face à nous, dans nos rues, dans notre immeuble, dans nos bus, dans le métro, des images de vécus de frères humains que nous repoussons avec grande terreur et la dernière violence, comme lépreux et pestiférés au Moyen Age, des vécus qui agressent si monstrueusement la douce et sainte vision que nous portons tous de nos belles vies vouées à la très  miséricordieuse et très sanctifiée Eglise de la Grande Consommation. La petite fille Lola qui se promène là à côté de moi, me dérange, elle m’emmène, cette petite, dans des caves où je ne veux pas aller et où elle ne devrait d’ailleurs pas se trouver, même pour visiter, un univers qui heurte mes aspirations de félicité, de plaisir, de légèreté, de confort, de douce joie … La petite Lola dérange nos imaginaires emprisonnés, formatés, affamés d’illusions dorées, pailletées. Ma vraie vie c’est celle que je vis avec tous mes vrais amis : le gentil Michel Drucker, oh oui ! oui ! le beau et impétueux Johnny, oh oui ! oui ! le courageux Michel Sardou, oui ! oui ! la gentille Mylène Farmer ! oh oui ! la pulpeuse Monica Belluci ! oh oui ! oui !!! l’intelligente et engagée Mireille Mathieu !!! oh oui ! oui ! je connais tout de leur vie, par cœur ! c’est normal, c’est mes amis !!! Et cette Lola là ! ma petite voisine, la voilà-ti pas qu’elle s’est mise dans la tête de m’empêcher de vivre ma vraie vie, normalement, avec mes vrais amis, chez moi à Beverley Hills !!!? quand même ! J’aime tous mes amis, Paris Hilton, Will Smith, Angelina Joly, Brad Pitt,  Leonardo DiCaprio, Lady Gaga, Sylvester Stalone, Tom Cruise et tous ces autres vrais amis qui m’adorent et partagent ma vie, que de vrais amis qui m’aiment et qui tous m’apprécient, c’est beau ... Et cette petite Lola, c’est horrible, qui voudrait m’empêcher de vivre ma vraie vie !?… c’est insupportable !!!
La petite fille Lola, nous prend tout doucement par la main et nous oblige à nous libérer de nos imaginaires endormis, congelés, prisonniers, sous influences de nos bonnes images magazines, télés, « glamour toujours » ... C’est par l’action de nos bonnes images médiatisées, bénies soient-elles ! que nos esprits faibles, fragilisés, apeurés, réussissent à bien repousser, à haïr, les images de nos ternes réalités, pour leur préférer, grâce à Saint Martin Bouygues, de très loin, cette magnifique autre si feutrée, facile, luxueuse, si aventurière, princière, bienheureuse, « le prince machin va épouser mam’selle machine, nous attendons ce beau mariage avec une telle impatience ! si vous  saviez ! … d’ailleurs nous sommes invités, eh oui ! nous serons de la noce en quelque sorte ! hum … ça fait du bien !!!...  Oui ?! …  c’est pour quoi ?... Quoi ?! à la cave, la petite Lola ! ... mais je m’en fous monsieur Dugenou de votre petite Lola ! connais pas ! ... ». Notre grande aspiration spirituelle à nous tous disciples de l’Eglise de la Très Sainte Grande Consommation–Télévision des Cinq Continents, c’est : « SAUVE QUI PEUT !!! et laisse moi m’évader avec la télé ! ».
La petite fille Lola nous crie à tous : « AU SECOURS ! Nous avons besoin de vous !!! ». Personne ne viendra, nous ne nous réveillerons pas, autistes, nous sommes enfermés dans leurs images pour longtemps, nous ne les entendons pas, la télé crie plus fort, nous ne les voyons pas, « Amour, Gloire et Beauté », « Le Tour de France », les matchs de foot, «  Vivement Dimanche », ont des images bien plus fortes, plus belles à nous montrer ... Absents de la vie, somnambules stériles, par incapacité à donner de l’amour, à produire de la vie, nous laissons les Lola crever dans nos rues, sur nos trottoirs, dans nos escaliers, dans nos caves, sans nous arrêter, sans réagir, afin de pouvoir retourner paisiblement dans nos vraies vies avec la belle Nicole Kidman, le beau George Clooney, la magnifique Sharon Stone, dans nos palaces et nos rutilantes limousines, sous la foule qui nous acclame. Petite Lola veux-tu bien me lâcher la main s’il te plait ! ça suffit !!! et maintenant, va-t-en donc jouer ailleurs voir si j’y suis ! tu m’ennuies ! moi je vis dans le bonheur chez moi sous le soleil de Malibu. Qu’est-ce qu’elle croie cette petite Lola, qu’avec ses cris morbides elle m’expulsera de ma vie de rêves … ! Notre choix est fait ! nous avons choisi ! notre vie est avec Jennifer Lopez, Madonna, Steven Spielberg, y a pas photo ! avouez ! …
Pour nous réveiller la petite fille Lola et son Grecos sont prêts à tout, même au pire … Mais ils n’y parviendront pas, qu’est-ce qu’ils croient !!! « chérie ça crie dehors !... » « M’en fous ! mets la téloche plus fort … ! ». Comme dans nos rêves de nuit, il nous faut un évènement choc, trop atroce, pour nous réveiller, la petite fille Lola et le Grecos s’essaient à provoquer ces évènements là, mais la plupart préfèrent continuer à regarder la télé, à dormir ... Ils ont néanmoins réussi  à en réveiller quelques uns, dont je suis, le réveil a été difficile, violent. Je suis « Le Vieux Prince au Bois Dormant », la petite princesse venue me réveiller a 15 ans, elle m’a embrassé avec une vieille paire de tenailles et putain que le réveil est brutal ! elle m’a pété des dents. Après un engourdissement programmé, un état d’hypnose contrôlé, le réveil au monde est perturbé … Pourtant ils sont là tous à me crier « COUCOU JE SUIS LÁ !!! RÉVEILLE TOI PUTAIN !!! JE SUIS LÁ Á CÔTÉ DE TOI !!! NE ME LAISSE PAS CREVER COMME UN RAT !!! RÉVEILLE TOI !!! » J’ai ouvert un œil, j’ai entendu quelque chose … J’ai  entendu la plume d’un jeune auteur grincer avec une fine et une extrême sensibilité, elle grince à fleur de peau sa plume. Dans l’écriture de Margot Marguerite nous ressentons la puissance, la souplesse, l’acuité infaillible de l’œil, le regard perçant du tigre. Comme le fauve, il est à l’écoute, comme le fauve, il porte la connaissance, la conscience suraiguë de son environnement, de la nature humaine, des gens, ses proies à croquer et pour lesquelles il déborde d’une énorme affection si pudique … Margot Marguerite, un homme qui a regardé, écouté les Hommes comme rarement … il en a fait le ferment de sa plume, une plume vivante, sans compromis, sans faux-semblant, en-dehors de toute « fauculerie», comme il l’écrit goulument, une écriture gourmande des mots, une écriture personnelle, une écriture margueritienne ; comme Frédéric Dard, Margot Marguerite réinvente la langue.  « Lola, Reine des Barbares » est un roman hyperréaliste et pourtant tellement onirique, si étrangement lyrique, l’imaginaire qui le soutient est une ossature puissante. Cette alchimie improbable et réussie est la marque d’une grande écriture. « Lola, Reine des Barbares » est une œuvre littéraire d’une grande audace, d’une grande facture, qui porte la force et le mystère de la vie, le désespoir et les aspirations de la jeunesse, une œuvre qui se joue des convenances et de la mort. Une œuvre magistrale qui fait sienne la dernière phrase du grand roman  d’Emile Zola, « Le Ventre de Paris » : « Quels gredins que ces honnêtes gens ! … » …    

Julius Amédée LAOU
 - 2011
Qu'il en soit remercié.

jeudi 27 janvier 2011

Lola, suite d'explications, par l'auteur

Margot D. Marguerite, à propos de Lola, Reine des barbares...

"Lola reine des barbares" est écrit crocs dehors.       

Mon écriture attaque
Je veux que sa morsure soit la plus douloureuse possible, à l'identique de la souffrance des opprimés.
Mon roman est un hymne à la révolte. 
J'écris, avec violence, la violence qui opprime des millions d'êtres humains. Je décris avec violence l'obscénité d'un monde dont les dirigeants vont saluer les soldats qui massacrent des familles entières en écoutant du hard rock dans leurs Hummers.

Je cherche à ce que chacune de mes phrases soient une charge explosive qui fasse éclater la vérité.
 
La littérature actuelle recouvre notre réalité de mensonges. 

Elle se décline selon deux principes:  

1- Celui du papier peint : Son but est de cacher la laideur et la décrépitude de notre société. C'est une littérature respectueuse des convenances, qui sent la tisane, la madeleine, une littérature qui nie la désespérance du monde.

2- Celui de la peinture blanche, immaculée, laiteuse, froide, clinique, lavable et plastifiée. C'est une littérature aussi blanche que le blanc du texte, espace où rien de l'énergie du monde n'est transcrit, où la fureur des peuples est réduite à un bruit de fond, un décor à l'angoisse métaphysique de l'écrivain.

Mon écriture réintroduit la couleur, le bruit, l'enthousiasme et la fureur. Elle est un refus de la mort, un poing dans la gueule, un pet vigoureux à la face des maîtres du monde.
Elle combat ceux qui sont certains de leur bon droit, ceux qui se contentent de ce monde. Elle est Art et Chaos.

 Elle est un cri d'amour à l'insurrection, un hosanna à tous les crèves-la-vie, une larme de joie quand le peuple se lève contre la tyrannie.

baleine noire

mardi 4 janvier 2011

Lola, la véritable biographie de son auteur...



Ma mère m'a mis au monde en 1953, dans une maternité de Pavillons-sous-bois. Elle est de Paris, mon père de Martinique. Nous habitions au second étage du 2, rue du Sabot, en plein coeur de Saint-Germain-des-Prés. La famille de ma mère vivait dans cet immeuble depuis plusieurs générations, ce qui faisait que nous étions les mieux logés. L'appartement faisait trente-trois mètres carrés, pour cinq, c'était bien. A la maison ça allait, mais dehors je ne sais pas ce qu'ils avaient contre les Noirs et les Blancs qui se marient et ont des enfants métis, mais les gens étaient vraiment vaches. La perte de l'Algérie, la branlée de Diên Biên Phu, d'avoir acclamé Pétain et ciré les pompes des nazis, un peut de tout cela peut-être qui nous tombaient dessus hors des trente-trois mètres carrés.

Je dois avoir 7 ou 8 ans, je reviens de l'école de la rue Saint Benoît. Au Deux Magots, je traverse le boulevard et arrivé sur les grilles devant le Monoprix de la Rue de Rennes, un homme en costume m'attrape par les cheveux, me jette au sol et me frappe à coups de pieds, en s'accompagnant de ce poème français que j'ai appris par coeur" Sale bougnoule, retourne dans ton pays. Vous nous faites chier, on est en France ici, merde". C'était la première agression raciste dont j'étais victime, je m'en souviens comme d'hier tellement j'ai eu la frousse. Et mal. J'avais pissé dans mon short et il a fallu que je continue comme cela mon chemin. Quelle honte, quelle humiliation et ce sentiment que n'importe qui d'un instant à l'autre pouvait avoir envie de me tuer. Une semaine plus tard, de retour à l'école, je refusais les tortures scolaires et les gifles des instituteurs qui détestaient, eux aussi, les basanés. On m'a envoyé chez le psychologue. Il m'a trouvé agressif. Il a bien fait de ne pas me le dire, je lui aurais prouvé qu'il avait raison.

J'ai fait mes études de psychologie dans une université fantastique, située en plein bois de Vincennes, où l'on apprenait à réfléchir et à penser par soi-même. J'ai eu Stanislaw Tomkiewicz comme professeur.

J'ai vite compris que psychologue dans une institution psychiatrique qui s'occupait de la tranquillité de la société bien plus que la souffrance des gens, n'était pas un travail pour moi. Comme il faut bien manger et que j'avais à nourrir mes jumeaux qui venaient de naître, j'ai fait infirmier psy. Comme cela je n'avais qu'à obéir. Et puis j'aime bien les fous.

A 30 ans, j'en avais ma claque d'être payé des clopinettes, de me faire engueuler pour un oui ou pour un non par des surveillants psycho rigides et des psychiatres sadiques, marre de toutes les horreurs que je devais faire, dont j'étais le témoin.

Ras-le-bol d'attendre que la société change. J'ai décidé de devenir vedette de cinéma, un job moins crevant et mieux payé. J'ai fait les cafés branchés, les restos chers et quand j'entendais des comédiens braillés, j'allais les voir et demandais à être embauché. Ça n'a pas marché tout de suite, j'ai du insister. Puis un jour, je me suis retrouvé sur scène et ça m'a plu et je n'ai plus arrêté durant vingt ans. J'ai tout expérimenté ou presque: Le Théâtre d'avant-garde, celui d'arrière-garde, les auteurs contemporains, les classiques, le boulevard, le cinéma, les séries télé, j'ai joué dans la rue, j'ai été Bibite, le clown de tôle du cirque Archaos où je me faisais traîner par une moto, foutre des coups de barre de fer sur la tête, où j'ai avalé des poissons, pour le plaisir sans prix de faire rire les gens, j'ai dormi dans des hôtels minables, des palaces, en roulotte, crevé de chaud, de froid, de rire, jamais de faim, ni de soif. J'ai joué dans presque toute l'Europe, jusqu'en Russie, dans des cabarets à Berlin, créé le Cabaret Sauvage à Paris où je chantais, dansais, et présentais le spectacle en tant que Marquis de Sauvage, j'ai réalisé un film, des documentaires. Je me suis vraiment bien amusé. Les applaudissements du public, les sunlights, les flashes qui crépitent, les gens qui te reconnaissent dans la rue, c'est vraiment agréable. Un beau jour, je suis parti vivre à la campagne, au calme et me suis mis à écrire des histoires de petites gens emplis d'amour et de fraternité. De petites gens qui non seulement ne se soumettent pas, mais sont déjà passés à l'attaque.

lundi 3 janvier 2011

tour d'horizon, à l'ouest du Bengale

début des aventures d'un mort-vivant normal, sympa, cool.

Justin Dortman
C'était en 1994, et à cette époque j'étais l'un des rois de la nuit londonienne. J'avais ma petite affaire, mon réseau, un magazine underground et branché : ça tournait bien. Sans me vanter, j'étais la plus grosse et la plus belle saloperie de toute la ville. J'étais l'Empereur et personne ne déconnait avec Sa Majesté. Puis " ils " m'ont engagé et ma carrière a pris un tout autre virage. J'ai juste omis de vous préciser deux dernières petites choses. De simples détails. Je suis un mort vivant et je réalise des snuff movies.



Chapeau-melon, manteau noir, boots et 501/Le Lit de béton - Laurent "Kether ?" Fetis


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